« Parfois,
c'est comme si le regard inventait le monde. Comme s'il recréait
l'infime espace du temps qui parvint à l'éblouir,
à le subjuguer, à lui dévoiler le lumineux secret
d'une rencontre d'autant plus décisive qu'elle fut
éphémère. Fugitive. Dérobée
aussitôt qu'aperçue. Alors, pour sauver ce qui fut un
instant d'effraction dans les marges de l'indicible, on essaie de
piéger la mémoire. On tente indéfiniment de
capturer ce qui n'est plus, comme si l'on remontait l'émotion
vers sa source, dans l'espoir fou d'en restituer quelques fragments...
»